• Deux fuites d'eau simultanées, toute cette eau qui coule, c'est sûrement les larmes que je ne verse pas. J'ai décollé le vieux papier des petits vieux du dessous, ils n'ont même pas osé m'en parler. Je dois être une fille terrifiante. Ma chef a bien peur de moi.

    Je viens d'ouvrir une bouteille de champagne pour fêter la première lessive de la semaine. Ils voulaient de la bière les plombiers du dimanche. J'ai fait semblant d'être une fille qui ne boit pas, j'ai attendu qu'ils partent. Ils étaient déjà là samedi, pour la première fuite. Voulaient pas me croire pour la deuxième. Bien fait. Pour moi.

    J'en oublierais presque mes plaies honteuses. Me suis-je vraiment arraché la peau ?

    Demain je vais quémander la garde officielle totale de mon héritière. Parce que son géniteur, il n'a plus les moyens de faire autrement. Il ne peut plus travailler. Il ne peut plus conduire. Il a comme un problème de repérage dans le temps et l'espace. Ne parlons même plus de super productions et de cascades incroyables...

    Je crois qu'elle a les seins qui poussent, ma ptiote. Et puis Julien, Aurélien, Elliot, Paul et les autres... ils sont amoureux, je crois. Et pas seulement parce qu'elle est la seule fille de l'équipe de foot, hein ?

    Je la regarde se gaver de raisins secs avec son turban sur les cheveux. Elle gagne chaque jour en grâce, elle.

     

     


    votre commentaire
  • Là, normalement, j'appelle au secours. Je fais du bruit.

    Je ne refuse pas de trinquer avec la chef et n'efface pas les traces écrites de notre conflit : je fais un scandale et je pars en claquant la porte.

    Je ne refuse pas une surprise du chéri en me cachant derrière "il faut bien que j'exprime mon mécontentement" : je lui dis de me rappeler dans dix ans.

    Un peu d'éclat, quoi. Et pas cette semi-résignation, cette bouderie lassante...

    Normalement.

     


    votre commentaire
  • ...

    Je me regardais tout à l'heure, dans le miroir où l'on s'est sûrement vus faire l'amour et j'essayais de me rappeler ce qui se dilue déjà dans ma petite tête. Rappelle-moi de te demander de me rappeler, un jour où je gémirai de plaisir, qu'il faut que je me souvienne de tout de cet instant-là. Tu n'as pas écrit le livre que je pourrais relire et mes rêves ne se retournent pas.

    Les gens n'osent plus me parler de toi. Les gens me prennent pour une victime de je ne sais quoi.

    Je me regardais et j'essayais de comprendre ton espoir en me trouvant légère et pâle.

    Je nous voudrais ailleurs.


    votre commentaire
  • Je vais bientôt re-déménager. J'ai reçu le courrier officiel. Il était caché juste en dessous de l'énorme enveloppe rose-amour-bonbon arrivée un jour trop tôt, comme les chocolats du mafioso, me diras-tu. Oh, l'ennui c'est que je lui ai collé deux bises à lui. Et à toi, je n'ai rien pu te dire encore et je ne pourrai même pas te toucher, ma bouée.

    Je vais déménager, donc. Et je te réclame un chalet comme je réclame une bague ou un enfant. De caprice en caprice, je cherche dans le noir ce qui m'endormirait l'absence. J'ai cette envie d'odeur de bois, de son de rivière, de goût de tartine et de quotidien moelleux. J'ai cette envie de toi en moi à travers les hivers qui sont ce que je connais le mieux.

    Je rêve de tempête on the Thames sur un golden gate à fleur d'eau, faute de te retrouver près du feu...

     


    votre commentaire
  • Moi, à ma fille qui me regarde jouer à mon jeu addictif du moment :

    "Chuis mal barrée..."

    Elle :

    "Meuh nan, t'es juste mal entourée !"


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique