• Quand j'ai pris l'autoroute, le ciel était clair j'aurais sans doute pu décrocher une étoile rien qu'en tendant la main. J'avais (dépliée sur mon pare-brise) comme une carte stellaire de la Grande Ourse et je filais vers le Nord. Après quelques kilomètres et la première barrière de péage franchie, les voitures se sont faites plus rares et le brouillard a tout enveloppé de sa nuit blanche. Je n'ai pu que ralentir, la visibilité s'étant réduite à quelques mètres. Le camion que j'ai suivi pendant une petite heure s'est arrêté sur une aire de repos et les précieuses étoiles rouges devant moi ont disparu.

    Je me demandais si continuer dans ces conditions ne serait pas la seule folie de ce soir de réveillon et je tentais de mettre mon cœur à la fête en triturant les boutons de mon autoradio. Les quelques voitures qui me dépassaient se succédaient en moyenne au rythme d'une toutes les quatre chansons. Elles roulaient probablement trop vite pour apercevoir le rapace qui a fendu la brume, le même (j'en suis sûre) que celui aperçu à l'aller, perché sur un poteau, témoin de mon fulgurant empressement à rejoindre l'être aimé.

    Je l'ai appelé, mon aimé, pour lui exposer les dangers qui me guettaient, ajoutant le téléphone contre mon oreille à la liste des facteurs aggravants. Puis j'ai continué, seule, crispée, fatiguée. J'ai tout de même pris cinq minutes dans la clarté des néons pour m'offrir un sandwich et un soda, me désolant de constater que les caissières de la station-service se moquaient des clochettes de Coco Rosie et se préparaient à aller danser au bal tecktonik du coin.

    Et je suis repartie, direction minuit, quelque part plus proche de chez moi. Quelque part entre Tours et Orléans, je crois. Bonne année mon amour, puis bonne année papa qui me décrit dans le détail chacun des six plats et six vins qu'il a dégustés au restaurant. Je ne lui ai pas dit « Jambon-fromage dans mon sandwich, et Orangina ». Mon repas de fête, je l'ai eu, chez KFC qui offre le dessert aux amoureux qui se disent à l'année prochaine sans se dire à demain.


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  • J-8

    On va se fabriquer des histoires de nous en un rien de tant.

    Pour que je perde la notion du si longtemps sans toi.

    Ne serait-ce que trois-quatre fois quelques heures.


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  • Je suis désolée pour les calculs rénaux de MON chat. Non, je n'ai pas écouté mon répondeur depuis ce matin. Mais si, je suis toute chamboulée. (Surtout d'apprendre que ça va te coûter 400 euros cette opération dans cette fameuse clinique). Oui, il fait vraiment trop froid pour monter à cheval. Oui, ils font cher payer la balade sur sol gelé. J'ai acheté une robe, pour la soirée du boulot finalement. La tienne ne m'allait pas, non. Elle flottait à la taille. Si, si, j't'assure. Les hanches, ça allait. C'est à la taille, j'te dis. Oui, je te rendrai tes chaussures. Lundi soir ? On ne m'a rien dit jusqu'à présent à propos de lundi soir. Oui, j'aurais du m'y intéresser, c'est le réveillon après tout. On prend les mêmes et on recommence. (L'autre se pointera en lamé de grossesse. Son autre aura acheté des cadeaux hors de prix. J'aurai une boîte de marrons glacés et peut-être un chèque de mamie).

    Sauvez-moi.


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  • Ma ptite chérie reprend un cornichon parce que y'a plus que ça dans le frigo.  J'ai honte et en même temps j'ai pas la force de faire mieux que les pommes-noisettes surgelées.

    Je bois du champagne parce que y'a plus de jus de fruits.

    Je lave deux tasses, deux cuillères pour demain matin.

    Tout s'empile comme les dossiers. Et on m'en rajoute.

    Comment applaudir la bonne nouvelle d'une chef qui anonce un jour de congé supplémentaire pour tout le monde, reçoit toute la matinée les heureux agents pour qu'ils choisissent une date alors que je ne sais déjà pas quoi faire des 10 jours qu'il me reste à prendre et que les urgences s'amoncellent.

    Les échéances, elle connait pas, la conscience professionnelle non plus. Elle se demande ou partir en vacances, combien s'attribuer de primes.

    J'ai récupéré des dossiers intéressants, malgré elle. Et j'ai ce nouveau job où tout est à faire... et à faire en dehors des horaires de mon job principal. Je l'ai voulu, hein...

    Y'avait réunion à l'école de la petite chérie ce soir. J'ai pas pu t'avoir au téléphone et me plaindre. J'ai pas pu t'avoir et ne pas me plaindre non plus. Elle a eu 20 en histoire. Et 24 en anglais. Je pense qu'on peut oublier le 19,5 en géographie et dire au Père Noël d'exaucer presque tous ses souhaits.

     


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  • Pas le temps de penser à Noël.

    Mon sapin est nu, vert et de travers et la déco est chez ma mère.

    Samedi, on fête la fin d'année, de mandat, des haricots entre collègues et élus assoiffés exténués. J'ai pas trouvé LA robe assortie à la cheminée et aux lustres. Envie de vamper pour avoir l'air à la fête et pas le temps de flâner dans les boutiques. (Je ressors un vieux truc saupoudré de paillettes ?)

    J'essaye de penser futile et je pense boulot boulot boulot. On m'a prédit du bon, je ne devrais pas m'en faire...


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