• Je connais un gars, il vient chez toi, juste une fois, il regarde le tapis, la nappe et le canapé et quelques jours plus tard, tu reçois des fleurs assorties. Et puis tu l'appelles pour une réunion tard le soir, un jour de congé et il dit presque oui.

    Je connais une fille, elle te supporte à longueur de journée et pourtant, quand t'es en panne de clopes, que la route est barrée, le tabac fermé et que tu te retiens de pleurer, elle rentre chez elle à pied pour t'en rapporter. Deux.

    Je connais une voisine, elle t'attend derrière sa porte et dès que tu rentres du boulot chargée des pubs et des factures prises en soupirant dans la boîte aux lettres, elle te donne des paquets en provenance directe d'un ange.

    Et je connais un ange jaloux des fleurs précitées, il t'envoie trois bouquets de livres pour la semaine alors qu'il n'est pas fan de la couleur de ton canapé et il te fait comprendre qu'il aimerait bien se faire feuilleter, dévorer, corner...

     


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  • (...)

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  • Deux jours de repos total, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps.

    Pourvu que j'arrive au bout de la semaine qui commence demain. Mardi et mercredi : talons interdits pour cause de détour par les bois au petit matin pour déposer mon petit fardeau adoré au milieu des tipis. Mercredi, jeudi et vendredi : réunions en pagaille, pour la plupart inutiles. La plus intéressante aura lieu vendredi soir et sans moi, pour parler de moi.

    Peut-être que je vais m'en sortir. Toute seule. Sans aller chialer parce qu'il me reste 150 euros par mois pour vivre et faire vivre ma fille. Sans dire que je dois gérer un quotidien parfois épuisant et que je ne peux compter sur personne pour me soulager, ne serait-ce qu'un petit moment. Personne pour me dispenser des corvées, personne pour m'aider à payer l'essentiel.

    Tout ça parce que je l'ai choisi d'une certaine façon et qu'il n'est pas impossible que ma situation s'arrange sur TOUS les plans, hein... Casse-cou et optimiste. Toujours.

     


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  • Est-ce que je lui dis que l'huile de colza pour la friture d'éperlans, c'est pas bon ou est-ce que je me contente de les arroser de jus de citron ? Est-ce que je lui dis qu'elle n'est pas obligée de faire frire du poisson tous les lundis sous prétexte que je n'aime pas la viande ? Non... Si elle pouvait juste ouvrir la fenêtre...

    J'ai vérifié sous l'averse que les fleurs qu'elle avait commandées avaient bien été plantées sur la tombe de mon grand-père. J'ai compté les années, fait ses courses, fermé son parapluie, rempli ses chèques, fait des modèles d'écriture, bu son café décaféiné, accepté un billet pour l'essence, admis que tout était trop cher, puis je l'ai déposée au coin d'une rue pour qu'elle aille récupérer ses photos de vacances.

    De quoi je me plains, au juste ?

     


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  • Je me souviens d'une soirée branchouille, avec la copine qui n'est plus du même monde parce qu'elle a basculé du côté snob de la force mais que j'aime toujours tendrement parce que je la connais tout au fond là où ça fait mal et que je sais qu'elle vit les heures de gloire qui effacent assez les manques pour croire vivre enfin.

    A cette soirée de célibattantes attardées, je vivais moi aussi une petite heure de gloire à rendre magique la moindre aventure racontée, à donner dans le croustillant improbable avec des accents de vérité criarde qui font rouler des yeux d'envie même les plus pestes des jeunes et jolis partis féminins de la capitale que plus rien n'impressionne.

    Au sommet de mon art, après avoir bu le cocktail insipide et empoché quelques cartes de visite, j'ai rencontré le medium de la soirée. L'interroger sur mes amours tumultueuses ? Nan. Parlons boulot, lui ai-je demandé. Normal, j'étais au chômage (en train de dîner dans un palace, mais bon...).  Il m'a prédit du changement pour septembre ou décembre au pire (jusqu'en janvier, je n'ai rien vu venir). Une opportunité incroyable, dans le milieu artistique. De la photo, sans doute. Moui.

    Quand j'y repense, s'il voyait vraiment quelque chose, il s'est probablement senti soulagé que je ne l'interroge pas sur ma vie affective. (Tu crois qu'il m'aurait dit que j'allais t'aimer sans préméditation ?)

    Je commence une "carrière" à 30 ans après avoir fait le tour du n'importe quoi, n'importe comment. Rien qui ressemble à une vocation, ni à une grande aventure. Juste un job pris par hasard, l'impression de faire du bon boulot et ce qui ressemble à une promotion rapide. Et en mars, je vivrai beaucoup mieux grâce à mon nouveau pouvoir d'achat, hmpf !

    Mes vieux amis de quand je ne faisais rien de ma vie me manquent, pas ma façon de vivre de l'époque.

     


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